Biography
Le poète canadien francophone du Manitoba Paul Savoie (1946 - ) publie dans plusieurs genres littéraires; pièces musicales, traductions de poésie vers l’anglais, traductions vers le français, nouvelles. Écrivain bilingue, partisan de la pluralité des langues, son premier recueil de poésie consacre son talent. Son œuvre est personnelle, son regard simple, persévérant et vigilant. Recherche de l’amour, place de l’individu et imaginaire peuplent ses mondes. Prônant l’importance de l’individu, ce poète de la solitude proclame l’universalité de la poésie. Il reçoit le Prix Trillium en 2007.
Micro-interview
Oui, je lisais beaucoup de poésie. Je suis devenu un passionné de l’œuvre de Baudelaire. Au départ, « L’albatros » m’avait énormément impressionné. Mais j’ai également adoré « L’invitation au voyage », qui demeure pour moi un des plus beaux poèmes de la langue française.
J’ai commencé à écrire de la poésie lors de mon adolescence. Puis, après avoir accumulé environ 300 poèmes, j’ai commencé à penser qu’il était temps de chercher à les publier. Heureusement, une maison d’édition (Les Éditions du Blé) a été fondée en 1974 au Manitoba (je vivais alors à Saint-Boniface) alors que je m’apprêtais à présenter mon premier manuscrit. Mais je ne me suis pas vraiment senti « poète » avant la publication de mon troisième recueil, quelques années plus tard.
Pour moi, le « travail de poète » consiste à créer un état d’âme favorable à la réflexion et qui me permet de me laisser aller à mon imagination. Pour créer, il me faut beaucoup de silence. Aussi je dois me laisser aller à tout ce qui peut se présenter à moi sous forme d’image. Je n’ai pas une formule précise sur la façon d’écrire. J’ai plutôt une méthode d’autodiscipline. J’aime « rêver » des situations, laisser les idées se présenter à moi. Plus je suis ouvert aux idées qui surviennent, plus j’ai de la chance d’écrire quelque chose qui me paraîtra réussi.
J’ai écrit « Le labyrinthe » alors que je lisais la poésie de Baudelaire et que j’étais vraiment impressionné par les surréalistes, qui aiment utiliser beaucoup d’images étonnantes dans leurs poèmes. Ce sont ces deux formes d’expression qui m’ont influencé au moment de pondre le texte. Si j’ai choisi d’écrire un sonnet, c’est parce que, de temps en temps, j’aime m’attaquer à des formes littéraires déjà existantes. J’aime beaucoup le sonnet parce qu’il est bref et structuré. Il offre énormément de possibilités pour un(e) auteur(e).
Je choisirais le poème « Il y a des jours » de Louise Fiset.