Biography
Native du Caire, d’origine gréco-libanaise et franco-géorgienne, Nora Atalla vit au Québec depuis l’enfance. Ses origines multiples lui donnent le sentiment d’être de partout et de nulle part; elles influencent son parcours et son écriture. Arrière-petite-nièce des écrivains Joseph-Charles Mardrus et Lucie Delarue-Mardrus, de toute évidence l'écriture est dans ses gènes. Le déracinement, l’exil et la quête identitaire transparaissent dans ses textes. Inspirée de ses multiples dépaysements, elle veut que ses périples, aventures et découvertes sur divers continents apportent une palpitation viscérale à ses écrits. Dès ses premières lignes, elle s’intéresse à la condition humaine; ses textes de réflexion s'attachent à éveiller les consciences sur l’isolement et les injustices. Sa quête se situe dans les abîmes et la lumière, les ouragans et la fragilité des êtres, la fougue et la tendresse, le chaos et l’espérance. Elle est l’auteure de neuf recueils de poèmes, de deux romans et d’un recueil de contes et nouvelles. Son plus récent recueil, La révolte des pierres, paru aux Écrits des Forges en 2022, a remporté le Prix international de poésie Annette Mbaye d'Erneville du Festival international de littérature de Dakar (FILID), au Sénégal.
Micro-interview
Enfant, j’ai bien sûr commencé par lire la poésie à l’école, surtout les fables de Lafontaine. À la maison aussi, comme dans les familles où la lecture fait partie de l’apprentissage. Pour ce qui est de lire les grands poètes, c’est venu plus tard, vers mes 15 ans, avec Verlaine, Rimbaud, Éluard.
Ma mère n’aimait pas écrire, mais elle avait une passion pour la langue française et pour la nécessité de bien s’exprimer, et elle me l’a communiquée. J’avais aussi un oncle très érudit qui venait chaque été de Paris à Montréal tenir un rôle de père dans ma famille, le mien étant décédé à mes dix ans. Il nous donnait, à mon frère, mes sœurs et moi, des dictées en plein cœur des vacances estivales, que je trouvais pénibles à l’époque, mais aujourd’hui je lui en suis très reconnaissante, car c’est ainsi que j’ai compris la valeur de savoir écrire sans fautes, pour ne pas dire l’obligation de préciser ma pensée. Par ma mère et mon oncle, j’ai appris l’importance de maîtriser ma langue maternelle – le français – et découvert ma ferveur pour les lettres. Il faut dire que mes arrière-grand-oncle et tante, le Dr Joseph-Charles Mardrus, traducteur des contes des Mille et une nuits, et Lucie Delarue-Mardrus, romancière et poète, étaient d’éminents écrivains du début du XXe siècle en France. Je crois que leur amour des Belles Lettres court dans mes veines depuis toujours. Mes premiers pas en écriture à 12 ans ont débuté avec la poésie, pour laquelle je nourris une affection particulière, qui a grandi au fil des années, jusqu’à prendre une place prépondérante et capitale dans mon écriture.
Je me suis toujours sentie attirée par la poésie, comme une démangeaison dont on n'arrive pas à se débarrasser. Mais me sentir poète, je pense que c'est lorsque j'ai été publiée pour la première fois aux Écrits des Forges en 2011, avec mon recueil La gestation de la peur. C'était pour moi une reconnaissance.
https://prologue-alca.fr/fr/actualites/nora-atalla-le-depaysement-m-inspire
https://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/15006/la-poete-nora-atalla-l-ecriture-voyage
https://albayane.press.ma/la-passion-de-la-lecture-et-lamour-de-lecriture.html
Le travail du poète consiste à méditer dans ce lieu connu de lui seul et à écrire. À travers un ensemble d’images fortes, un jeu du langage, un vertige de sonorités, de rythmes et de couleurs, il clame des vérités auxquelles l’humanité doit faire face, et il lui offre des indices pour élucider les énigmes, des clés pour déverrouiller les portes.