Biography
Nathalie Watteyne est poète, professeure et directrice du Centre Anne-Hébert à l’Université de Sherbrooke. Elle a dirigé les Œuvres complètes d’Anne Hébert en cinq tomes publiées aux Presses de l’Université de Montréal (2013 à 2015). Après avoir fait paraître Le Centenaire d’Anne Hébert (Presses de l’Université de Montréal, 2018), elle a coordonné, avec Amir Biglari, Scènes d’énonciation de la poésie lyrique moderne (Classiques Garnier, 2019). Son quatrième recueil de poèmes a paru aux éditions du Noroît à l'automne 2021. Elle poursuit des recherches sur les archives et la poétique d’écrivaines et écrivains du Québec.
Micro-interview
J’avais 14 ans lorsque j’ai découvert dans la bibliothèque de ma tante le recueil Poèmes d'Anne Hébert. Je me souviens de certains poèmes, notamment de « Mystère de la parole ». Je ne peux pas dire que j’ai tout compris, mais il faut croire que cela a été une expérience marquante pour moi qui suis devenue plus tard spécialiste de l’œuvre de cette auteure.
J’écris des textes depuis l’âge de 12 ans. Mes premiers poèmes, je les ai composés dans ma jeune vingtaine. Je voulais tant devenir poète alors ! Mais j’ai mis des années à terminer mon premier recueil. Ce n’est qu’à trente ans que je l'ai enfin publié. J’étais timide. Cette lenteur, je l’ai apprivoisée et elle me paraît nécessaire pour produire des poèmes où on n’arrive ni à ajouter ni à retrancher un mot.
Je suis d’accord avec Yves Bonnefoy pour dire que le travail du ou de la poète consiste en un effort de clarification des perceptions. Lorsqu'il est reçu, le poème met en relation des êtres éloignés dans l'espace et le temps. Une parole écrite et lue peut se faire expérience de la présence. Selon le philosophe français Paul Ricœur, soi se transforme par l’écriture qui le révèle en tant qu’autre, et une telle écriture participe à la transformation d’une personne qui devient autre par la lecture.Telle est, me semble-t-il, la force du poème, dans une langue, une forme, une voix, un sens et un rythme particuliers à chaque texte.
L’impuissance et la douleur face à la détresse d’un être que je ne reconnaissais pas tant il était enfoncé dans son voyage d’hiver.
« Votre état nous inquiète » de François Hébert est un poème sérieux et humoristique sur les dérives de la consommation, qui donne à réfléchir aux gens de n’importe quelle génération.